Trois fois du pain !
AT : Trois fois par an, on verra tous les mâles de chez toi, devant Yahvé ton Dieu, au lieu qu'il aura choisi : à la fête des Azymes, à la fête des Semaines, à la fête des Tentes. Aucun ne se présentera les mains vides O devant Yahvé; mais chacun donnera, à la mesure de la bénédiction que Yahvé ton Dieu t'aura donnée. (Dt 16 v.16 et 17)
Cette prescription issue de l’Ancien Testament lors des trois fêtes de pèlerinages préfigure me semble-t-il les trois rencontres entre Christ et les hommes autour du pain, nourriture qui Le symbolise. Christ S’offre à deux reprises aux foules lors des deux multiplications des pains et durant le dernier repas en présence de Ses disciples.
Première présentation devant le Seigneur :
AT : "Tu observeras O la fête des Azymes. Pendant sept jours tu mangeras des azymes, comme je te l’ai ordonné, au temps fixé du mois d’Aviv, car c’est en ce mois que tu es sorti d’Égypte. On ne se présentera pas devant moi les mains vides." (Ex 23 v. 15) (O : voir la rubrique « Le Signe »)
NT : Vint le jour des Azymes, où devait être immolée la Pâque, Jésus envoya Pierre et Jean en disant : « Allez nous préparer la Pâque, que nous la mangions » (Lc 22 v. 7 et 8)
Le mois d’Aviv (qui signifie en hébreu « épi mûr ») correspond à mars-avril, il s’agit de la maturité des épis d’orge. En effet, la septième plaie d’Égypte qui a dû se produire aux alentours de ce mois, a apporté la grêle qui a détruit le lin et l’orge, épargnant froment et épeautre, plus tardifs. (Ex.9 v. 31 et 32)
Les disciples de Jésus, obéissant à Ses directives, accomplissent la prescription de l’ancienne Alliance : ils ne se présentent pas devant leur Maître les mains vides, ils ont préparé eux-mêmes le repas. Notre Seigneur instaure le partage du pain et du vin en Sa mémoire auprès de Ses futurs envoyés, car ce Pain descendu du ciel allait Se partager Lui-même auprès du plus grand nombre, en acceptant de devenir cette « Matsa » sur la croix (voir rubrique "année tsadé") pour qu’une fois élevé de terre, de Son propre Levain, Il attire à Lui tous les hommes en un Exode définitivement libérateur.
Deuxième présentation devant le Seigneur :
AT : Tu observeras la fête de la Moisson, des prémices de tes travaux de semailles dans les champs… (Ex 23 v. 16)
Cette fête célébrait la fin de la moisson de l’orge, avant la récolte du blé, 7 semaines après la Pâque, elle devint la fête de l’Alliance et du don de la Torah ; elle est aussi appelée « Shavouot », « fête des semaines », « fête de la Pentecôte » elle a lieu dans le calendrier juif le 6 Sivan, qui peut tomber selon les années entre mi-mai et mi-juin.
NT : Or ceux qui mangèrent étaient environ 5.000 hommes, sans compter les femmes et les enfants. (Mt 14 v. 21)
« Quand j’ai rompu les cinq pains pour les cinq mille hommes, combien de paniers pleins de morceaux avez-vous emportés ? » Ils lui disent : « Douze » (Mc 8 v. 19)
Les cinq pains d’orge (Jn 6 v. 9) illustrent à merveille les cinq livres de la Torah, et le reste de douze corbeilles rappelle les douze tribus de l’ancienne Alliance.
La foule est décrite avec un rapport étroit au chiffre 5, chiffre de l’homme : 5 pains, 5000 hommes, répartis en groupe de 50 et 100, elle est conviée pour la fête de la Moisson qui a lieu 50 jours après la Pâque et ce récit de la première multiplication des pains fait suite à celui qui relate la mort de Jean le Baptiste, le « nouvel Élie ». Or il se trouve dans II Rois 1 v. 9 à 14, (qui comporte sept signes, comme pour annoncer les sept semaines après la Pâque) un épisode de la vie du prophète Élie qui mentionne quinze fois (3 x 5) le chiffre de cinquante et ses dérivés.
Cette insistance à rappeler le nombre 50 dans cet épisode de l’ancienne Alliance est bien là pour servir la Nouvelle, en annonçant les énumérations propres à la foule entourant Jésus.
Troisième présentation devant le Seigneur :
AT : …Et la fête de la Récolte, en fin d’année, quand tu rentreras des champs O le fruit de tes travaux. (Ex 23 v. 16) (O : voir la rubrique « Le Signe »)
Cette fête est aussi appelée « Souccot », « fête des Cabanes, des Tentes ou des Tabernacles » en souvenir des tentes dans lesquelles le peuple hébreu s’abritait après sa sortie d’Égypte. Elle se situe en septembre-octobre.
NT : Or ceux qui mangèrent étaient 4.000 hommes, sans compter les femmes et les enfants. (Mt 15 v. 38)
" Et lors des sept pains pour les quatre mille hommes, combien de corbeilles pleines de morceaux avez-vous emportées ? » Et ils lui disent : « sept ». (Mc 8 v. 20)
Alors il leur dit : "Ne comprenez-vous pas encore ? " (Mc 8 v. 21)
Les apôtres ont sans doute dû cogiter bien des calculs à tête reposée pour apporter un éclairage à la question du Maître ! Tentons de les poser à notre tour :
5/5000 reste 12
7/4000 reste 7.
Ou, après avoir multiplié par 1000 les deux rapports de gauche,
1 reste 12
1.75 reste 7
Si 1 reste 12, alors 1.75 devrait laisser 12 x 1.75 soit 21, or il reste 7,
soit trois fois moins.
La foule de la seconde multiplication a donc laissé trois fois moins de restes que la première, préfigurant les 12 corbeilles de la première divisées par 3 = quatre Évangiles.
La foule était restée trois jours sans manger, ce qui avait suscité la pitié de Notre Seigneur, de même après Sa crucifixion ceux qui ont cru sont restés sans nourriture spirituelle durant les trois jours.
Aucun des Évangélistes ne rapporte la composition des 7 pains, mais la période supposée à laquelle s’est déroulée cette multiplication (septembre-octobre) suggère de penser à du froment, ou du blé, seconde céréale à apparaître après l’orge, comme le Nouveau Testament a succédé à l’Ancien.
Enfin les 7 corbeilles pleines de restes font penser aux 7 dons du Saint-Esprit que Jésus enverra à Ses Apôtres… à la fête de Pentecôte, Shavouot, correspondant à la première multiplication des pains .
NT : Le jour de la Pentecôte étant arrivé, ils se trouvaient tous ensemble dans un même lieu, quand, tout à coup, vint du ciel un bruit tel que celui d'un violent coup de vent, qui remplit toute la maison où ils se tenaient… Il s'adjoignit ce jour-là environ 3.000 âmes.
(Actes 2 v. 1,2 et 41)
NT : « Or c'est la volonté de celui qui m'a envoyé que je ne perde rien de tout ce qu'il m'a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour. » (Jn 6 v. 39)
Ainsi depuis les premiers Chrétiens jusqu’à aujourd’hui, nous sommes les grains de blé multipliés par la grâce de l’Esprit Saint, destinés à former cette même farine à pain qui rassasie nos sœurs et frères.
Jésus Lui-même ne laissera rien perdre de toute cette manne.
NT : "Le Royaume de Dieu est semblable à du levain qu'une femme a pris et enfoui dans trois mesures de farine, jusqu'à ce que le tout ait levé." (Lc 13 v. 21)
Seigneur Jésus, Fils du Dieu vivant, Tu T'es annoncé dans Ta Création en faisant se multiplier les grains de blé du pain. « Fils » en hébreu se dit « bar » et signifie aussi « grain, blé ».
Ainsi nous T'imaginons nous questionner :
"Quel est le plus difficile? Multiplier à l'instant les pains ou créer de rien le blé et lui dire «multiplie-toi autant de temps que dureront les hommes» ? "
Nous avons besoin chaque jour d'un pain périssable à l'image de notre corps, de même nous avons besoin chaque jour d'un pain incorruptible à l'image de notre esprit.
Ô Christ, Tu as voulu rendre semblables Ton corps au pain et Ton sang au vin pour nous montrer que Tu es la nourriture de notre chair.
Tu as voulu rendre semblables Ta Parole au pain et Ton Esprit au vin pour nous montrer que Tu es la nourriture de notre esprit.
Toi qui nous rassasie ainsi pour qu’à notre tour nous soyons de vaillants semeurs de grains de blé, images des prémices de Ton Royaume, Tu attends de nous, lors de ces trois rencontres auxquelles Tu nous convies, de ne jamais nous présenter à Toi les mains vides, mais emplies du fruit de notre moisson, à la mesure des grâces que Tu nous auras confiées.
NT : À l'un il donna cinq talents, deux à un autre, un seul à un troisième, à chacun selon ses capacités (Mt 25 v. 15)
Rubrique créée le 16/05/2021