Douze mots
Les neuf premiers mots
L’Évangile de Marc rapporte neuf mots araméens prononcés par Jésus ; il prend soin de les transcrire phonétiquement en grec et de les expliciter. Christ, Maître incontesté des Écritures, a permis que nous les lisions environ deux mille ans après qu’Il les ait prononcés, parce qu’ils revêtent une importance toute spéciale. Nous avons déjà évoqué trois de ces mots « Éli, Éli, lama sabachtani» dans la rubrique « Éli, Éli, le cri ». Il nous reste à détailler les six autres.
korbân ou qorbân: Jésus utilise ce mot pour critiquer une pratique des pharisiens : « Mais vous, vous dites : Si un homme dit à son père ou à sa mère : Je déclare korbân (c'est-à-dire offrande sacrée) les biens dont j'aurais pu t'assister, vous ne le laissez plus rien faire pour son père ou pour sa mère »
(Mc 7 v. 11 et 12)
Abba : qui signifie "Père"; Jésus prononce ce mot dans le jardin de Gethsémani : « Et il disait : "Abba! Tout t'est possible : éloigne de moi cette coupe ; pourtant, pas ce que je veux, mais ce que tu veux !" » (Mc 14 v. 36)
« ...Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu.» (Jn 20 v. 17)
Boanergès : vient d’une racine « boan » pour désigner « ben, fils » et « roguez, ragaz » qui signifie « tremblement, tonnerre ». Jésus utilise ce mot pour nommer Ses apôtres Jacques et Jean :
« Jacques, le fils de Zébédée, et Jean, le frère de Jacques, auxquels il donna le nom de Boanergès, c'est-à-dire fils du tonnerre » (Mc 3 v. 17)
« Et voilà qu'il se fit un grand tremblement de terre : l'Ange du Seigneur descendit du ciel et vint rouler la pierre, sur laquelle il s'assit. » (Mt 28 v.2)
Talitha koum ! Jésus prononce ces deux mots lors de la résurrection de la fille de Jaïre, chef de synagogue :
« Et prenant la main de l'enfant, il lui dit : "Talitha koum !", ce qui se traduit : "Fillette, lève-toi !" » (Mc 5 v. 41)
Le véritable sens de « talitha » est « petite agnelle », on retrouve d’ailleurs la similitude de ce mot araméen avec le masculin hébreu « agneau » qui se dit « taleh »
Ephphata : Jésus, en guérissant un sourd, prononce ce mot que l’on pourrait écrire aussi « effata » : « Puis, levant les yeux au ciel, il poussa un gémissement et lui dit : "Ephphatha ! ", c'est-à-dire: "Ouvre-toi!" » (Mc 7 v. 34)
« Le premier jour de la semaine, Marie de Magdala vient de bonne heure au tombeau, comme il faisait encore sombre, et elle aperçoit la pierre enlevée du tombeau. » (Jn 20 v. 1)
Les trois autres mots, qui font douze.
Gabattha : C’est l’Évangile de Jean qui mentionne ce mot : « Pilate, entendant ces paroles, amena Jésus dehors et le fit asseoir au tribunal, en un lieu dit le Dallage, en hébreu Gabbatha. » (Jn 19 v. 13)
Le dictionnaire hébraïque de 1712 du Chevalier Leigh traduit par Louis de Wolzogue précise : « ce mot se dit « gabbetha » et signifie un tribunal élevé, fait en pierre. »
Marana Tha ! On trouve ces deux mots araméens retranscrits en grec dans 1 Co 16 v.22, qui signifient « viens, Seigneur » ou « le Seigneur est venu ».
Il est remarquable de constater que les deux interprétations conviennent parfaitement à Jésus-Christ : Il est à la fois venu et nous attendons Son retour, comme le clame l’un des douze, l’apôtre Jean, dans les derniers versets du dernier livre de la bible, l’Apocalypse :
« Le garant de ces révélations l'affirme : "Oui, mon retour est proche ! " Amen, viens, Seigneur Jésus ! Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec tous ! Amen. » (Ap. 22 v. 20 et 21)
Ces douze mots récapitulent l’Œuvre de Jésus-Christ :
Ainsi, Jésus, Offrande sacrée, « Korban », racheta les hommes par Sa Passion, cria sur la croix trois derniers mots « Éli, Éli lama sabachtani », remit son esprit entre les mains du Père « Abba », la terre en trembla et ce « Boanergès », « Fils du tonnerre » fut enseveli ; le troisième jour résonna dans son sépulcre « Taleh koum ! » qui signifie « Agneau, lève-toi ! » suivi de « Ephphata ! » « Ouvre-toi ! » ordre adressé au tombeau dont les fondements tremblèrent, faisant rouler la pierre qui le fermait.
Jésus, au cri de son peuple « Marana Tha ! » reviendra, Il siègera en Roi de gloire et Juge de la terre en Son tribunal « Gabattha », céleste.
De l’alpha à l’oméga
Jésus-Christ a tout accompli, par Son Sacrifice sur la croix .
Il a régénéré pour le Père tout homme qui décide de Le suivre.