Psaume 26


Pilate interroge Jésus-Christ


AT : "Malheur à moi, je suis perdu ! Car je suis un homme aux lèvres impures, j'habite au sein d'un peuple aux lèvres impures, et mes yeux ont vu O le  Roi, Yahvé Sabaot." (Is.6 v. 5) (O : cf. rubrique  « Le Signe »)


NT : Eux vociférèrent : "A mort ! A mort ! Crucifie-le !" Pilate leur dit : "Crucifierai-je votre roi ?" Les grands prêtres répondirent : "Nous n'avons de roi que César !" (Jn 19 v. 15)


Pilate est passé du doute « Es-tu le roi des juifs ? » (Jn 18 v. 33) à la conviction : « ce que j’ai écrit, je l’ai écrit » (Jn 19 v. 22).


À la question du doute, Jésus répond : « dis-tu cela de toi-même ou d’autres te l’ont-ils dit de moi ? » (Jn 18 v. 34)


Pilate répond à Jésus sur les deux parties de Sa question (Jn 18 v. 35):

  • Il rappelle à Jésus qu’il n’est pas Juif ; or il est nécessaire d’être Juif pour reconnaître le Roi des Juifs.
  • Il sous-entend donc et admet que cette interrogation quant à la Royauté de Jésus lui a été suggérée : « ta nation et ses grands-Prêtres t’ont livré à moi »


Et constatant que Jésus n’a pas nié être le roi des juifs, Pilate pose ensuite la question à Jésus :

Traduction mot à mot : « n’est-ce pas que roi tu es toi ? »

semblant vouloir inciter Jésus à proclamer Son Titre indépendamment de l’avis contraire des puissants de Son peuple.


Mais Jésus répond « tu dis que je suis roi »


Jésus, Seigneur de l’univers, agrée solennellement la reconnaissance que fait Pilate de Sa Royauté et annonce que Sa Suzeraineté envers le peuple pour lequel Il est descendu du ciel s’adresse désormais aux nations qu’incarne le procurateur romain.

 

AT : « Qu’étais-tu, toi, grande montagne ? Devant Zorobabel tu es devenue une plaine de laquelle il a dégagé O la pierre principale aux cris de « grâce, grâce pour elle ! » (Za 4 v. 7) (O : cf. rubrique  « le Signe »)


NT : Jésus leur dit : « N'avez-vous jamais lu dans les Écritures : La pierre qu'avaient rejetée les bâtisseurs c'est elle qui est devenue pierre de faîte; c'est là l'œuvre du Seigneur et elle est admirable à nos yeux ? » (Mt 21 v. 42)


Zorobabel, ancêtre de Jésus, était à la tête des onze qui accompagnaient le peuple revenant de la captivité de Babylone vers la Judée (Esdras 2 v. 2) ; la grande montagne figure les grands du peuple juif qui ont rejeté la pierre de faîte, Jésus-Christ, excitant la foule afin que les cris de « tue ! Crucifie-le ! » étouffent les demandes de grâce.

Pilate reconnaît en Jésus un roi, rejeté par les grands de son peuple. Ceux-ci, prenant conscience du risque que la situation leur échappe lui clament :


NT : « ...Si tu le relâches, tu n'es pas ami de César: Quiconque se fait roi s’oppose à César ! » (Jn19 v. 12) 


Ainsi, les grands du peuple juif ont non seulement renié leur Roi, ils ont aussi œuvré pour que Jésus ne devienne Roi d’aucune nation, fut-elle des non-juifs, fut-elle-même spirituelle.


Pilate dépose devant le tribunal du Christ


Jésus, par le prodige des Écritures, par Sa toute Puissance qui renverse temporellement toute situation, semble être devenu dans le Psaume 26 le Grand Juge qui auditionne Pilate. Celui-ci déclare qu’après son «lavabo», il s’est posé mille et une questions en tournant autour du Christ qui est l’Autel du Sacrifice, (v.6) afin d’envisager une solution permettant de Le libérer de la condamnation des grands de la foule. Il a compris qu’il avait en face de lui la constance de Dieu (v.3), la beauté de Sa Maison (v.8). Il supplie Dieu de ne pas le perdre pour toujours (v.11) tant il se sent coupable d’avoir commis l’abominable en répondant à l’attente des impies (v.9 et 10), malgré ses tentatives appuyées pour épargner le condamné (v.7) et la droiture de son parcours de vie, passée et présente.


Lorsqu’il interrogeait Jésus, il Lui infligeait sa puissance : « ...Ne sais-tu pas que j’ai le pouvoir de te libérer et que j’ai le pouvoir de te crucifier ! » (Jn 19 v. 10) Mais Jésus lui répondit: « ...Tu n’aurais sur moi aucun pouvoir, s’il ne t’avait été donné d’en haut... » (Jn 19 v.11)


Dieu a non seulement accordé à Pilate la puissance de juger Le Fils, mais Il a scellé cette prérogative dans les Écritures et dans l’histoire des hommes, en faisant correspondre la guématrie de Son Nom Yahvé, à l’année où Pilate a été nommé procurateur et au numéro du Psaume rédigé près de mille ans auparavant, où sont rapportés les aveux que ce puissant romain prononcera devant le Christ au jour de son jugement.


Ce pouvoir d’en haut a également scellé, dans ce même Psaume, le nombre de tentatives de Pilate pour épargner Jésus de la mort, en le faisant correspondre au numéro de verset dans lequel se trouve l'unique « Signe » :


Psaume 26 verset 6 :« Je lave mes mains dans l’innocence et je fais le tour O de ton autel, Yahvé.» (O : cf. rubrique  « le Signe »)


Jésus Lui-même nous a révélé la symbolique de l’Autel :


NT : « Aveugles ! Quel est donc le plus digne, l'offrande ou l'autel qui rend cette offrande sacrée ? » (Mt 23 v. 19)


C’est l’Évangile de Jean qui relate ces six tentatives de Pilate :


1- «...Jugez-le vous-mêmes selon votre Loi...» (Jn 18 v.31) (Pilate savait en effet que les juifs ne pouvaient pas exécuter un condamné)

2- «...Je ne trouve contre lui aucun chef d’accusation.» (Jn 18 v.38)

3- «…voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs?» (Jn 18 v.39)

4- «...Je vous l'amène dehors pour que vous sachiez que je ne trouve aucun chef d’accusation contre lui.» (Jn 19 v.4)

5- «...Prenez-le et crucifiez-le; quant à moi, je ne trouve pas de chef d’accusation contre lui.» (Jn 19 v.6)

6- «Pilate cherchait à le relâcher...» (Jn 19 v.12)


L’épouse de Pilate lui a fait prendre davantage conscience de l’importance de Jésus: «Pendant qu’il siégeait, sa femme lui fit dire:


NT: "Ne te mêle pas de l’affaire de ce juste! Car aujourd’hui j’ai été tourmentée en rêve à cause de lui".» (Mt 27 v.19)


L’inscription gravée selon les instructions de Pilate sur le Titulus Crucis,


«Jésus de Nazareth, roi des Juifs»


Rédigée en hébreu, en grec et en latin, "langue de la Sainteté, langue de la Sagesse et langue de la Puissance", dira Bossuet, montre qu’à ses yeux, Jésus détenait un pouvoir qu’il convenait de faire savoir et d’honorer.


Enfin, Pilate fut étonné de la rapidité de la mort de Jésus :


NT : «Pilate s’étonna qu’il fût déjà mort et demanda au centurion s’il était mort depuis longtemps.» (Mc 15 v.44).

La mort de Jésus déconcerte Pilate car il ne comprenait pas que ce Roi puisse mourir sans avoir produit quelque coup d’éclat.

 

Épilogue


À la question de Pilate adressée à Jésus « qu’est-ce que la vérité ? » (Jn.18 v. 38) il nous semble entendre dans ce même psaume 26 son aveu lors de sa comparution devant le Christ : « j’ai marché dans ta vérité » (Ps.26 v. 3).

En effet, il ne comprenait probablement pas le véritable sens de tous ces évènements qu’il vivait, encore moins leur portée.

La Puissance de Yahvé est illimitée, Elle agit selon Sa Sagesse sur le temps, sur les Écritures, Elle décide du pouvoir des hommes, et bien qu’à ceux-ci Elle accorde le libre choix, Elle vainc et transforme au besoin les conséquences néfastes qui peuvent en résulter.

Il me semble que Pilate ne pouvait pas davantage écarter Jésus de la mort que l’Apôtre Pierre, prêt à dégainer son épée pour défendre son Maître. Car le Père a envoyé Son Verbe en ce monde pour sauver Son peuple, c’est donc la triste sentence de celui-ci par l’entremise de ses chefs qui s’imposa.

Comment comprendre alors que le Verbe de Dieu soit tout de même venu en ce monde malgré Sa propre Parole qu’Il avait insufflée dans la bouche des prophètes, annonçant qu’Il serait rejeté ?


NT : « Le maître de la vigne se dit alors : Que faire ? Je vais envoyer mon fils bien-aimé ; peut-être respecteront-ils celui-là. » (Lc 20 v. 13)


Le Père a donc transcendé Son propre Verbe en un ultime déploiement d’Amour pour Ses enfants, dans Son plus cher espoir de les faire peut-être revenir à Lui.


NT: "Pour les hommes c'est impossible, mais pour Dieu tout est possible." (Mt19 v. 26)


Yahvé nous donne encore d’apprécier Sa Puissance infinie en revêtant du nombre de Sa guématrie (26), la référence au passage des Écritures où Il nous révèle le plus haut sommet de Son Amour :


NT : Or, tandis qu'ils mangeaient, Jésus prit du pain, le bénit, le rompit et le donna aux disciples en disant : "Prenez, mangez, ceci est mon corps."(Mt 26 v. 26)



Rubrique créée le 17/04/2020





Le Titulus Crucis

Copie de la reconstitution probable datant de 1492 du Titulus Crucis, exposé depuis cette même année en la Basilique Sainte-Croix-de-Jérusalem à Rome.


Il se composait d’une planchette de bois de 65 cm x 20 cm, peinte en blanc pour faire ressortir les lettres en rouge d’environ 3 cm.

 

On distingue trois lignes du haut vers le bas écrites en hébreu, grec et latin. Si l’hébreu est bien écrit de droite à gauche, le texte grec et latin a curieusement été également rédigé dans ce sens, avec de plus une inversion de la graphie habituelle des lettres, soit une double difficulté pour la lecture ! Le tableau ci-dessous permettra de décrypter plus simplement le texte grec et latin à condition de le lire de droite à gauche, tel qu’il est écrit sur le Titulus Crucis. Cependant il n’a pas été possible de reproduire l’inversion des lettres grecques et latines.

Ce qui en finalité, se lit « Jésus, nazoréen, roi des Juifs. »


La guématrie de cette inscription est 204, encadrement de l’homme en devenir « 0 » par le nombre de la femme avant la faute (24) (cf. la rubrique "Alphabet"). C’est bien ce qu’a réalisé Jésus « nouvel Adam » : réparer la faute originelle... et le Titulus Crucis en a fait la publication secrète aux yeux de tous ceux qui n'en percevaient qu'une sentence de mort.

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