ATteNTe du Réveil!

AT: Les quatre lépreux se disaient «pourquoi rester ici à attendre la mort?» (II Rois 7 v.3)

NT: «Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre?» (Mt 11 v. 3)

Attendre ne préjuge pas de la façon dont nous attendons: attendre peut signifier patienter ou hésiter, réfléchir ou tergiverser. Pour avoir décidé de ne pas moisir dans cette geôle aux portes ouvertes, j'ai recouru à  douze principes qui m' ont utilement servi sur ce chemin de l’Exode.

Se libérer: présuppose envisager et admettre que l’on est prisonnier! L’ensemble des expériences accumulées tout au long de la vie nous l’enseigne: tout en ce monde est fragile, contingent et surtout ne remplit pas notre cœur, les plus grandes joies sont très éphémères et les plus modestes enchaînantes: Soyons persuadés que si nous comprenons en quoi ces entraves sont un obstacle à notre évasion, elles sauteront toutes, grâce à l’aide que nous demanderons à Dieu et en raison de notre détermination: un prisonnier libéré ne regarde jamais en arrière, il ne regrette pas son ancien état, il ne se plaint pas de son nouveau!

Se nourrir: ne jamais imaginer l’objectif, mais se fixer des obligations en vue de l’atteindre et s’y tenir. Il est essentiel de nourrir autant que possible notre esprit, grâce aux écritures, celles de la bible, des Pères et des Saints de l’Église. Il suffit de lire peu mais profondément. Notre boussole reste toujours notre cœur: il doit se sentir en paix, abreuvé, ce qui exige de nous parfois le courage de renoncer à une activité qui ne procure pas son contentement, car Dieu rémunère toujours Ses ouvriers. Il importe déjà à ce stade d’être très attentif aux signes qui peuvent survenir, les remarquer, les noter et si l’Esprit nous guide, les interpréter!

Ne pas s’empoisonner: notre évasion n’aurait aucune chance d’aboutir. Qu’est-ce que s’empoisonner? C’est absorber du mal; et qu’est-ce que le mal? C’est un produit de l’homme qui n’est pas digne d’être offert en juste retour à Dieu. Parce que l’homme est étincelle divine, il sait au fond de lui ce qu’il peut présenter à Dieu. Habituons nous donc à ne côtoyer que le bon, le bien; le résultat sera surprenant: le mal et le mauvais deviendront au pire insipides et au mieux insupportables! Fuyons toute philosophie mortifère qui, tel le monoxyde de carbone, indétectable par les sens, éteint non seulement les mèches mais tue les hommes après les avoir endormis.

Réparer: remettre d’aplomb toutes les relations chancelantes autour de nous. La Grande Évasion que nous convoitons échouera si nous boitons du cœur. Tentons toutes les réconciliations, sans nous fixer d’objectif. Surtout, ne gardons aucune rancune envers telle ou telle personne, pardonnons, parce que Dieu a ordonné de le faire: c’est tout d’abord pour l’amour et le respect de Dieu que nous remettons les torts. En énonçant les choses de cette façon nous parviendrons à pardonner même à nos pires ennemis!

Prier: instaurons dans notre vie un rythme de recueillement, de prières. Parlons à Dieu de nos préoccupations; ne Lui cachons rien, annonçons-Lui à haute voix et dans le secret toute la vérité de notre cœur. Ne faisons pas passer le besoin des autres avant le nôtre! Cela traduirait notre orgueil, par le fait de considérer que nos manquements sont moins importants que la misère du monde; certes cela sera toujours vrai et ne nous fera en rien progresser! Car imaginons que chacun prie pour devenir meilleur, que restera-t-il du malheur? Prions pour le monde, mais après avoir parlé de nous!

Se tourner vers Marie: prenons conscience de l’importance de Marie, tout d’abord mère de Jésus. En acceptant de recevoir en son cœur le Verbe de Dieu, en Le portant, en Le mettant au monde, elle en devient la Mère. Ce déroulement contient en lui la démonstration de la force du Tout-Puissant et que les apprentis à l’évasion doivent bien percevoir: Sa capacité à intervenir sans effraction! Ce prodige pour Dieu d’accepter d’être enfanté est lié au prodige pour Marie d’accepter d’enfanter Dieu sur terre. Ne nous étonnons donc jamais de ce que Dieu puisse nous surprendre, il y a bien assez à s’étonner de Ses prodiges!

Témoigner: nous ressentirons le besoin d'évoquer les signes que nous avons perçus, tant ils nous paraîtront extraordinaires. Le besoin viendra de nous ouvrir davantage aux autres, de lever d’anciens verrous qui nous maintenaient dans un état d’enfermement de l’esprit; là aussi Dieu nous surprendra constamment en organisant des rencontres, des situations que nous n’imaginions pas. Ne soyons en rien un frein à ce pétillement d’initiatives en ne les concrétisant pas. Ne négligeons pas de notre champ d’action des idées qui pourraient nous paraître insignifiantes, mais que notre cœur nous suggère.

Ne jamais désespérer: si nous traversons le crépuscule de l’âme, affûtons les outils qui sont en notre possession. Gardons les fondamentaux simples et facilement réalisables que nous avons mis en place, acceptons d’en faire moins. Rappelons-nous que toute période sombre, noire, terrible, ne dure qu’un temps et tant que dure la vie, nous pouvons, sans même prier, penser à Dieu, à l’un de Ses nombreux prodiges, pour rester près de Lui. Nous sommes persuadés que ce qui nous entoure existe; or ce qui existe témoigne de l’existence de Dieu, donc quelle que soit l'épreuve que nous traversons, quelle importance a-t-elle? Nous ne serons jamais abandonnés par Celui qui donne l’existence à tout si nous ne L'abandonnons pas; Savons-nous d’où nous venons, pourquoi et comment nous vivons? Lui le sait, voilà pourquoi «que Ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel» est une évidence: Lui seul sait toute chose, ce qui est bon ou mauvais pour nous. Ce qui nous arrive est le meilleur qui puisse survenir, car Dieu ne donne à Ses enfants que de bonnes choses. Le fait que nous Lui demandions secours surpasse et vaincra la souffrance que nous traversons; Lui seul sait comment, quand et quoi nous donner. Ne marquons donc jamais de notre impatience les dons à venir et ne nous plaignons pas à priori de ceux reçus. Si la nuit noire de l’âme survient devant nous, où plus rien ne nous paraît avoir de sens, gardons précieusement avec nous la seule pensée salvatrice: Dieu ne nous abandonnera pas si nous ne L’abandonnons pas. Il viendra nous chercher.

Ne pas juger: Nous avons appris que nous ne devons pas juger. Mais nous devons reprendre notre prochain qui est dans l’erreur. Ceci peut sembler constituer un dilemme aux contours flous: qu’est-ce que l’erreur? Qu’est-ce que la véritable croyance? La réponse est simple: nous sommes dans la Vérité lorsqu’il nous est donné de faire du bien autour de nous, que nous présentons alors en offrande à Dieu en un juste retour à Lui. Notre entourage peut ne pas apprécier voire rejeter ce bien; c’est à ce stade que nous ne devons pas juger. Le bien que nous produisons est l’huile de notre lampe; nous sommes comblés de l’éclairage qu’elle nous apporte, et ceux qui sont dans des moments sombres peuvent ainsi venir à nous; alors nous pouvons leur expliquer d’où vient notre huile.

Rire: Rire est affectueux et n’a aucun équivalent avec la moquerie qui est destructrice. Tous les êtres portent en eux la joie de la Création, même si elle a été abîmée par le premier péché… et les suivants. Cette joie demeure, elle se manifeste dans la couleur, le parfum et l’harmonie des fleurs, la succulence des fruits, le concert des oiseaux, la sagesse permanente du vivant, qui suit fidèlement les règles établies par le Créateur. Les araignées elles-mêmes souvent classées parmi les plus horribles bestioles peuvent devenir des confidentes, des artistes de la toile estimées que l’on peut s’amuser à saluer en portant à l’une de leurs pattes un brin d’herbe: en procédant très doucement pour ne pas les effrayer, elles savent renvoyer cette salutation en tenant à leur tour le fétu, établissant ainsi un canal de transmission affectif! Le Créateur, sage, artiste inégalable, doux, d’une suprême intelligence et amoureux de Ses créatures, est soucieux d’apporter à l’homme qui L’aime tout le plaisir d’exister. Rire de ce bonheur fait du bien à l’homme, c’est une façon pour lui aussi de rendre grâce à Dieu.

Découvrir: évoquez à Dieu dans vos prières, dans vos écrits, les choses que vous ne comprenez pas; une réponse ne tardera pas, à l’instar de cette question que je Lui ai adressée: «Il est une souffrance dure à supporter pour l’homme épris de Toi, c’est celle de ne pas pouvoir serrer dans nos bras le Christ ou Marie! Lorsque nous parviennent quantité de signes qui nous apparaissent clairs et nous apportent tant de grâces, on voudrait remercier le Père, le Fils, le Saint-Esprit pour ces bonnes choses, or on ne peut le faire que par la pensée, pas avec notre chair, c’est frustrant!» Voici la réponse qui est parvenue presque instantanément :

«Tu as tes frères, tes sœurs, pour les serrer dans tes bras

Penser en vue d’agir dans le présent: L’être humain aime particulièrement folâtrer sur des chemins de réflexion desquels il ne rapporte aucun fruit concret pour ses frères. Il en est ainsi, parmi maints exemples, de ces retours maladifs au passé personnel et de ces discussions à propos de tel ou tel fait historique. Ainsi plutôt que de s’occuper du réel, il perd son temps et son esprit à juger d’actions commises dans un contexte éloigné du nôtre, par des gens dont la culture était différente, pour des faits dont nous n’avons ni les tenants et aboutissants dans leur intégralité. Est-ce à dire qu’il faut renoncer à condamner ce qui est condamnable ou approuver ce qui est méritoire? Certes non ! Car le grand Jugement viendra, avec toutes les pièces versées au dossier et la présence de toutes les parties impliquées! Sachons attendre le jour de cette grande convocation du Tribunal céleste et ne jouons pas à l’apprenti juge de l’histoire, agissons dans le présent, c’est là que se déploie le chemin que nous avons à parcourir.

Et la peur? De faire, de ne pas faire, de choquer, de se tromper, des autres, de soi, de demain, de perdre du temps, de l’argent… comprenez-vous que les raisons de la peur étant multiples, elle ne saurait avoir d’existence réelle? La peur est un pur produit de notre imaginaire, car ce qui existe est unique!

Rubrique créée le 17/04/2020

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