Nous avons vu le Signe, mot de deux lettres qui n’est pas traduit dans la bible hébraïque, mais qui indique simplement un complément d’objet direct déterminé.
Ce mot de deux lettres hébraïques est construit avec "aleph tav" équivalentes à "alpha et oméga" de l’alphabet grec, que Jésus a utilisées pour évoquer qu’Il était le début et la fin de tout.
Je suggère que ce mot de deux lettres mérite mieux que la mise à l'écart de toute traduction, car il est présent 9185 fois dans la bible hébraïque, et on comprend difficilement, lorsque l’on connait le souci scriptural auquel les scribes s’astreignaient, que ceux-ci aient si scrupuleusement recopié ce mot autant de fois… s’il ne signifiait rien. J'émets l'hypothèse que la signification de ce mot "aleph tav" est celle qu’il avait dans l’écriture Chaldéenne, celle qu’utilisaient les hébreux en exil à Babylone:
«signe, symbole, preuve, miracle»
à laquelle le Christ a donné deux autres sens, implicite et explicite :
«aleph le taureau du sacrifice, tav la croix», «alpha et oméga, le commencement et la fin»
Alors ce petit mot qui était ignoré se pare d’une toute autre importance. Il nous indique à chacune de ses 9185 apparitions dans l’Ancien Testament, que le texte sous-tend une intervention Divine particulière, il est comme une balise de lumière indiquant la présence de l’Esprit du Maître des lettres dans les Écritures.
Le récit de la Création décrite dans le récit de Genèse, éclairé par ce minuscule flambeau, nous paraîtra comme agrémenté « d’aires de repos » nous invitant à un ravitaillement de l’esprit !
La première partie de la Création décrite dans le chapitre 1 de Genèse nous montre une Œuvre parfaite, sans mal, sans péché: c’est la préfiguration du monde à venir annonçant la fin du nôtre, le temps se refermant sur son éternité, du début des Œuvres accomplies jusqu’au Repos mérité par l’ardeur créatrice du Père et par la précision harmonieuse de Son Esprit. À la fin du premier chapitre correspondant à la fin du sixième jour tout est créé; Dieu jugea Sa création «très bonne». L’Œuvre est parfaite et on ne saisit pas a priori pourquoi le récit n’est pas clos à ce moment mais au début du chapitre suivant, dans lequel on perçoit encore moins pourquoi s’ouvre au verset 5 un nouveau récit de Création, malgré la justification annoncée que «Dieu n’avait pas fait pleuvoir sur la terre et qu’il n’y avait pas d’homme pour cultiver le sol».
Cette dernière précision nous suggère un début d'interprétation puisque l'homme n'a été contraint à cultiver la terre qu'après sa chute. Ensuite à l’issue de cette extraordinaire Création Dieu a surajouté, car comme nous allons le découvrir, le premier chapitre de la Genèse contient en lui les signes de la Rédemption opérée par le Fils, rendue nécessaire pour réparer la chute de l’homme qui sera relatée au chapitre suivant.
Notons dès à présent la tournure introduisant chaque journée de Création «et fut un soir et fut un matin», elle indique que si la Création matérielle commence durant le règne des ténèbres (Gn 1 v. 2), la Genèse de la Rédemption du Fils débute également le soir avec Son arrestation jeudi de la Passion, et se prolonge par les interrogatoires du vendredi matin.
Nous percevons de façon intuitive que ce récit de la Création comprend en réalité deux Genèses. La première, celle du monde jusqu’à la chute de l’homme se déroule dans l’obscurité, et la seconde que nous pouvons appeler "du Fils" qui est celle de Sa Rédemption, par la Lumière du monde qu'Il incarne jusqu’au relèvement complet de l’Homme.
Ce que confirme d’ailleurs le premier mot hébreu du récit «Béréchit» qui est traduit par «au commencement». Or en hébreu, on se sert de lettres pour numéroter: Aleph=1, Beth=2. (voir rubrique "Alphabet")
Béréchit commence par la lettre Beth et Réchit signifie "commencement, début," du fait de sa racine «Resh» qui signifie "tête". «Beth réchit» nous indique donc deux commencements.
Voici un résumé de ce premier chapitre avec l’éclairage apporté par le "Signe" de lumière "Aleph Tav"; notons que la première Création est accomplie dans le texte hébreu par «Élohim» (pluriel de "Éloha"), cependant utilisé avec un verbe au singulier. Beaucoup ont assimilé ce pluriel au dogme de la Trinité: Un seul Dieu en Trois Personnes. Les traductions françaises ont opté pour le terme «Dieu» au singulier.
Fut un soir, fut un matin, premier jour:
AT : "Au commencement, Dieu créa O le ciel et O la terre." (Gn 1 v. 1)
(O: voir rubrique "le Signe") le Signe répété deux fois semble célébrer les échanges d’alliances entre le ciel et la terre.
AT : "Dieu vit que O la lumière était bonne, et Dieu sépara la lumière et les ténèbres." (Gn 1 v. 4)
Christ est la Lumière du monde. Voilà le premier lien entre les deux Genèses, celle de la Création et celle de la Rédemption par la Passion. Au premier jour de la Création, où la lumière est séparée des ténèbres, correspond le premier jour de la Passion, où Christ Lumière est séparé des ténèbres de ceux qui Le condamnent.
Fut un soir, fut un matin, deuxième jour:
AT : "Dieu fit O le firmament, qui sépara les eaux qui sont sous le firmament d'avec les eaux qui sont au-dessus du firmament" (Gn 1 v. 7)
NT: Jésus dit alors: "C'est pour un discernement que je suis venu en ce monde: pour que ceux qui ne voient pas voient et que ceux qui voient deviennent aveugles." (Jn 9 v. 39)
Voilà le second lien entre les deux Genèses: au second jour, où Dieu crée la voûte des cieux pour séparer les eaux du dessus d’avec les eaux du dessous, correspond le second jour de la Passion, où Christ sépare via la voûte de Son tombeau c'est-à-dire Sa mort, les esprits de lumière des esprits des ténèbres.
Fut un soir, fut un matin, troisième jour:
Le verbe «créer» (sous ses formes «bara», «asa» en hébreu) est absent de ce récit, et Dieu ne donne aucun ordre de création par «qu’il y ait» («yéhi» en hébreu); voilà quelques verbes utilisés ce troisième jour: "se couvrir, rendre fécond, porter des fruits, produire", comme si durant ce troisième jour Dieu n’opérait plus ex nihilo: la terre elle-même participe à la Création, contenue en elle, telle une semence qui libère tout son potentiel de développement. Cette explosion de vie préfigure à merveille la résurrection du Christ que célèbre Pâques où il nous est souvent donné d’admirer, à ce retour de la belle saison, l’épanouissement extraordinaire de la végétation. Les récits en hébreu et grec des « Septante » de (Gn1 v.11) expliquent magnifiquement comment s’organise le royaume de Dieu: la terre produit «arbre à fruit» (littéralement, au singulier) qui préfigure le Christ fruit de l’Esprit Saint, véritable fruit porté par Marie sur terre, tandis que Ses disciples et fidèles seront «arbre faisant fruit» de (Gn1 v.12) suggérant, toujours par ce singulier, l'unicité de l'Évangile. Dans la plupart des bibles traduites en français on lit pour les versets 11 et 12 un pluriel :
«Arbres fruitiers faisant, ou portant, ou donnant des fruits» et pour le verset 12 un pluriel également : «Arbres faisant, ou portant, ou donnant des fruits». Évidemment, les traducteurs ont suivi la logique du sens habituel et matériel.
NT : «La gloire de mon Père, c’est que vous portiez du fruit en abondance et que vous soyez pour moi des disciples.» (Jn 15 v. 8)
Le« Signe » n’apparaît pas dans le récit de Genèse du troisième jour, pour nous faire comprendre que Jésus EST le Signe qui Se trouve sur terre, comme «arbre à fruit» qui Se mange et Se boit, afin d’ensemencer Sa Parole.
NT: "Le pain de Dieu descend du ciel et donne la vie au monde.Ils lui dirent alors : "Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là!" Jésus leur dit : "C’est moi le pain de vie; celui qui vient à moi n’aura pas faim; celui qui croit en moi jamais n’aura soif." (Jn 6 v. 33 à 35)
L’Arbre de la Rédemption pourra ensemencer la terre grâce à la pluie, image de l’Esprit de Dieu:
AT: «Il te donnera la pluie pour la semence que tu auras semée O en terre, la nourriture que produira la terre sera abondante et délicieuse.» (Is. 30 v. 23)
Et l’Arbre porta ses fruits
La guérison de l’aveugle de Bethsaïde (patrie des apôtres Pierre, André et Philippe) décrite en (Mc 8 v. 22 à 25) est parfois interprétée comme un miracle «laborieux» du Christ. En réalité Jésus nous enseigne, par la parabole contenue dans cette guérison, que les «arbres qui marchent» sont les «arbres faisant fruit», les hommes apôtres du Christ. Puis après la seconde intervention de Jésus, qui préfigure l’accomplissement de Sa Rédemption, l’aveugle voit distinctement, les hommes lui apparaissent comme des hommes, le péché a disparu, l’homme est entièrement rétabli.
À l’opposé, le miracle du figuier desséché par Jésus annonce la chute de Judas qui aurait dû, lui aussi, porter du fruit!
Arbre,
Tes racines côtoient la terre obscure des morts,
Ta sève aux branches rejoint le ciel illuminé,
Tes fleurs nous ont souri et embaumé l’esprit,
Tes fruits gorgés de sucs exhalent le Paradis.
Fut un soir, fut un matin, quatrième jour:
AT: "Dieu fit O les deux luminaires majeurs : le grand O luminaire comme puissance du jour et le petit O luminaire comme puissance de la nuit, et O les étoiles." (Gn 1 v. 16)
Le Signe se trouve à quatre reprises entre Dieu, les luminaires et les étoiles. En ce quatrième jour, Dieu instaure les quatre dimensions de ce monde, les trois dimensions spatiales pour contenir l’Ouvrage, et le temps pour démarrer le cycle de vie par la germination des plantes,
également figures des premiers disciples, semées au troisième jour et illuminées par le soleil créé au quatrième jour.
(Voir à ce sujet l’ouvrage de 1872 « la théorie géogénique et la science des anciens de l’Abbé R F CHOYER « la création des végétaux avant le soleil » page 133. Qui explique que les graines ont besoin d'obscurité pour germer.)
Le Verbe, crée ce soleil, qui Le représente, indispensable à la vie, ainsi que les étoiles, sources de lumière portant en elles la lumière, figures des anges et des saints, ainsi que la lune, image de Marie, proche compagne de l’humanité, reflet atténué de la source puissante pour mieux être soutenue du regard, et capable d'agir sur les peuples comme les marées sur les eaux.
L’homme profitera beaucoup de ce spectacle, la contemplation de l’harmonie, de la Sagesse et de la Puissance de son Créateur, la mesure des temps et des époques, l’orientation nécessaire à l’accomplissement de ses voyages sur terre comme sur l’eau, et enfin la perception des messages de Dieu.
Fut un soir, fut un matin, cinquième jour:
AT : "Dieu créa O les grands serpents de mer et O tous les êtres vivants qui glissent et qui grouillent dans les eaux selon leur espèce, et O toute la gent ailée selon son espèce, et Dieu vit que cela était bon." (Gn 1 v. 21)
Le Signe est présent à trois reprises, comme le nombre de fois où le Christ prie le Père, jeudi de la Passion, cinquième jour de la semaine (Mt 26 v. 36 à 44). Si Dieu créait tous ces êtres en ces mondes opposés que sont l’eau et l’air, Jésus en ce cinquième jour, jeudi de la Passion, est en proie à d’abominables tourments, Sa sueur devient sang. Il est comme écartelé entre l’univers des eaux profondes, sombres et froides et celui des hauteurs du ciel lumineux, confronté à ces serpents de mers, à toutes ces créatures de l’abysse qui ne veulent comprendre ni entendre Sa Parole.
AT : "Tu m'avais jeté dans les profondeurs, au cœur de la mer, et le flot m'environnait. Toutes tes vagues et tes lames ont passé sur moi." (Jo. 2 v. 4)
Jésus dira ensuite à Ses disciples qu’ils peuvent se rendormir, car l’heure est proche où le Fils de l’homme va être livré.
Fut un soir, fut un matin, sixième jour:
AT : "Dieu fit O les bêtes sauvages selon leur espèce, O les bestiaux selon leur espèce et O toutes les bestioles du sol selon leur espèce, et Dieu vit que cela était bon." (Gn 1 v. 25)
« Le Signe » précède par trois fois l’opération de Création de tous les animaux vivant sur terre. Ces trois « Signes » annoncent dans la Genèse de la Rédemption les trois sacrifiés lors du sixième jour, vendredi de la Passion : les bêtes sauvages, aptes à être apprivoisées, préfigurent le bon larron ; les bestiaux, seuls animaux domestiqués dignes d’être agréés lors d’un sacrifice de l’Ancienne Alliance, représentent le Christ et les bestioles du sol, toujours fuyantes, illustrent le mauvais larron[1]. C’est avec Christ en croix que fut réellement créé l’homme, digne Image du Père :
[1] cette analogie avec les animaux ne doit pas pas nous heurter puisque Christ est appelé ICHTUS (poisson), Agneau du sacrifice, Ses disciples appelés pêcheurs d'hommes, etc. Sa Création est là pour illustrer toute Son Œuvre !
AT : "Dieu créa O l'homme à Son image, à l'image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa." (Gn 1 v. 27)
L’homme à l’image de Dieu, Christ, «l’arbre à fruit» de la Rédemption, au singulier, a porté Ses fruits, a créé «arbre faisant fruit», hommes et femmes portant fruits à leur tour, devenant pluralité et destinés selon le dessein de Dieu à devenir les dignes habitants de la terre. Ainsi furent créés, d’abord l’homme à l’image de Dieu, le Rédempteur (au singulier) puis les rachetés, homme et femme.
En ce sixième jour de Genèse est accompli le premier jour de Sa Passion. Christ a modelé l’homme nouveau, racheté par Son dernier souffle sur la croix.
En ce sixième jour de Genèse correspond le premier jour de Sa Passion.
Christ a modelé l’homme nouveau, racheté par Son dernier souffle sur la croix.
Fut un soir, fut un matin, septième jour:
AT: "Dieu bénit O le septième jour et le sanctifia, car il avait chômé après tout Son ouvrage de création." (Gn 2 v. 3)
De même, Christ a achevé Son Œuvre sur terre au septième jour des hommes (samedi) et Son Repos se fit dans Son tombeau.
Alors pour la première fois depuis le début du livre de la Genèse, Dieu est appelé Yahvé Élohim:
AT : "Telle fut l'histoire du ciel et de la terre, quand ils furent créés. Au temps où Yahvé Dieu fit la terre et le ciel". (Gn 2 v. 4)
La plupart des traductions françaises traduisent"Yahvé" par «Seigneur» et "Élohim" par "Dieu", notamment depuis la parution de la cinquième instruction de la congrégation pour le culte Divin de 2001 qui préconise de recourir, pour évoquer Dieu Tout Puissant, à des mots vernaculaires plutôt qu'à ceux d'origine hébraïque.
Dieu signe Son œuvre "Yahvé Élohim". À Son Nom "Élohim" est ajouté le tétragramme de Son Verbe, "Yahvé", indication grandiose et très précise, qui indique que l’ Œuvre rédemptrice de la Création est accomplie !
NT: "Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous saurez que Moi, Je Suis..." (Jn 8v.28)
"...Père Saint, garde-les dans ton Nom que tu m'as donné, afin qu'ils soient Un comme Nous."
(Jn 17 v. 11)
"Quand j'étais avec eux, c'est moi qui les gardais dans ton Nom que tu m'as donné..."(Jn 17 v. 12)
Huitième jour: la résurrection! Si le récit de Genèse se termine au septième jour, repos sanctifié par Yahvé Dieu, le huitième est fondamental pour marquer le début d’une nouvelle ère, celle des hommes rachetés par le Christ sacrificateur, portant en lui le sacrifice, comme l’arbre porte en lui le fruit. Après la venue du Christ, qui a témoigné de toute Son Œuvre rédemptrice et proclamé la seconde Alliance, la Genèse de l’Ancien Testament ne doit plus se lire «Béreshit» «au commencement», dans les ténèbres préexistantes, mais «Beth Reshit» «deuxième commencement» dans la Lumière, comme pour indiquer au lecteur de chercher dans la Bible la mention d’un second récit, d’un second départ...
...Que nous trouvons :
NT: «Au commencement était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement avec Dieu. Tout fut par Lui, et rien ne fut fait sans Lui. En Lui était la vie et la vie était la lumière des hommes, et la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point reconnue.» (Jn 1 v. 1 à 5)
Pour confirmer, tel un sceau, cette parole prononcée par Jean, Dieu a disposé une merveille dans le premier mot de la bible : le commencement du mot hébreu « béréchit » est formé par les lettres du Fils (bar) ! (cf rubrique Yahvé).
Cette fois, parce que Christ a accompli Son œuvre réparatrice, l’histoire de l’humanité sera pour toujours en intimité avec Dieu, reposant sur les fondations d’une nouvelle Création, de laquelle la bible dira:
«Dieu vit tout ce qu’il avait fait, cela était très bon».
Chronologie de la Passion du Christ
Les1er et 2è jours de la Passion du Christ correspondent respectivement aux 6è (vendredi) et 7è (samedi) du calendrier des hommes et la Résurrection du 3è jour correspond au «8è» de celui des hommes, c'est-à-dire dimanche. Christ a donc lié les jours de Genèse et ceux des hommes par Sa Passion, véritable "Genèse de la Rédemption": ils sont séparés les uns des autres de 5, nombre de Ses plaies, mais aussi chiffre de l’homme. Les tableaux ci-dessus résument cette merveilleuse Alliance entre Dieu et les hommes, Alliance de miséricorde du Seigneur pour Ses créatures.
Séh HaÉlohim : L’agneau de Dieu
Guématrie de agneau : 26, comme celle de Yahvé !
Rubrique créée le 17/04/2020
Complément du 27/03/2024 - Étude des deux premiers chapitres de Genèse.
Préliminaire et récapitulation nécessaire
Le récit de Genèse montre deux phases de Création : la première, du début jusqu’au chapitre II verset 3, où le Créateur est défini dans le texte hébreu par un nom pluriel « Élohim », traduit en français par « Dieu ». Ce travail pour chaque Œuvre de Création est décrit de la façon suivante : « Dieu dit » et « cela est », auquel se rajoute le récapitulatif de son accomplissement.
La seconde partie, débutant au verset 4 du second chapitre, révèle le Nom du Rédempteur, Yahvé, ajouté à Élohim Créateur, et semble répéter de façon résumée tout le travail de Création matérielle de la première partie. En lisant le verset 5, on comprend que la Création semble repartir de zéro. En fait un détail nous incite à déduire que ce second récit annonce la prochaine chute de l’homme : « il n’y avait pas encore d’homme pour cultiver le sol ». Or l’homme ne fut astreint à cette tâche qu’après sa chute, par la sentence de Dieu énoncée au chapitre III versets 17 à 19.
Nous pouvons donc envisager que la première partie du récit, en plus de l’Œuvre de Création du Père, décrit en filigrane l’Œuvre de Rédemption du Fils qui pourrait s’exprimer par « Ainsi soit la Rédemption » ; la seconde partie où apparaît le Nom ineffable Yahvé certifie, en nommant Son Auteur, son accomplissement point par point. Projet de Création et Projet de Pardon sont divinement liés. Afin de mieux les distinguer sans toutefois les séparer, je rapporte ci-dessous les deux chapitres de Genèse en y ajoutant en gras pour chaque verset un complément d’interprétation propre à la Rédemption, sans pouvoir éviter quelques répétitions avec ce qui a été évoqué plus haut.
O = « le Signe » = Aleph Tav = AΩ du Christ. C’est une petite balise, un petit phare lumineux de deux mots non traduits de l’Ancien Testament qui nous indique que Jésus-Christ « Se trouve » dans le texte où ce signe apparaît. Il fait l’objet de la rubrique - Le Signe et d'un récapitulatif en haut de la présente rubrique.
I-1 Au commencement, Dieu créa O le ciel et O la terre.
Les deux signes annoncent l’Ancienne Alliance et la Nouvelle établie par le Christ.
I-2 Or la terre était vide et vague, les ténèbres couvraient l'abîme, un vent de Dieu tournoyait sur les eaux.
Le Verbe qui veut exprimer le Père, dans l’Amour de l’Esprit, ne peut laisser perdurer la sombre ignorance et inconsistance des hommes envers leur Dieu.
I-3 Dieu dit : "Que la lumière soit" et la lumière fut.
Le Fils, par Marie, apporte Sa Lumière auprès des hommes. Jésus est créé en tant qu’homme et non créé en tant que Dieu, puisqu’existant de toute éternité.
Yahvé dit : c'est trop peu que tu sois pour moi un serviteur pour relever les tribus de Jacob et ramener les survivants d'Israël. Je fais de toi la lumière des nations pour que mon salut atteigne aux extrémités de la terre. (Is 49 v. 6)
I-4 Dieu vit que O la lumière était bonne, et Dieu sépara la lumière et les ténèbres.
Le Fils, Lumière, est séparé de ceux qui Le condamnent et qui Le jugent, jeudi soir de la Semaine Sainte, premier jour de la Passion du Christ.
La lumière est venue dans le monde et les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, car leurs œuvres étaient mauvaises. (Jn 3 v. 19)
I-5 Dieu appela la lumière "jour" et les ténèbres "nuit." Il y eut un soir et il y eut un matin : premier jour.
Jésus lui répondit : "C'est au grand jour que j'ai parlé au monde, j'ai toujours enseigné à la synagogue et dans le Temple où tous les Juifs s'assemblent et je n'ai rien dit en secret." (Jn 18 v. 20)
I-6 Dieu dit : "Qu'il y ait un firmament au milieu des eaux et qu'il sépare les eaux d'avec les eaux" et il en fut ainsi.
" Allez donc apprendre ce que signifie: ‘C'est la miséricorde que je veux, et non le sacrifice.’ En effet, je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs." (Mt 9 v. 13)
I-7 Dieu fit O le firmament, qui sépara les eaux qui sont sous le firmament d'avec les eaux qui sont au-dessus du firmament,
Jésus est séparé de ceux qui L’ont jugé, par la voûte, le firmamentum, l’appui de Son tombeau, qui a rendu solide Sa Rédemption aux yeux des hommes.
I-8 et Dieu appela le firmament "ciel." Il y eut un soir et il y eut un matin : deuxième jour.
Jésus repose sous la voûte de Son tombeau samedi, septième jour et sabbat des hommes, deuxième jour de Sa Passion.
I-9 Dieu dit: "Que les eaux qui sont sous le ciel s'amassent en une seule masse et qu'apparaisse le continent" et il en fut ainsi.
Ceux qui contiennent (image du continent) à présent en eux la Foi en Jésus-Christ et Son Enseignement s’assemblent, se réunissent, formant l’Église du Christ, phare et rempart aux yeux des peuples.
I-10 Dieu appela le continent "terre" et la masse des eaux "mers", et Dieu vit que cela était bon.
Le véritable Temple de la Jérusalem terrestre, bâti sur le roc, que le Christ a relevé après trois jours, c’est-à-dire après Sa Résurrection fait dignement face à ceux, instables et agités comme la mer, des peuples en devenir de Dieu.
I-11 Dieu dit : "Que la terre verdisse de verdure : des herbes portant semence et des arbres fruitiers donnant sur la terre selon leur espèce des fruits contenant leur semence" et il en fut ainsi.
Le vert est donc la première couleur à être requise par Dieu dans Sa Création. Cette couleur est celle des plantes qui occupent et recouvrent rapidement la surface de la terre, se nourrissant de la lumière du soleil comme pourront croître à Sa Lumière les disciples de Jésus-Christ, qui sèmeront par toute la terre la Foi contenue en eux-mêmes et répandront ainsi la génération des hommes qui connaissent vraiment leur Dieu.
I-12 La terre produisit de la verdure: des herbes portant semence selon leur espèce, des arbres donnant selon leur espèce des fruits contenant leur semence, et Dieu vit que cela était bon.
Alors Jésus leur ordonna de les faire tous s'étendre par groupes de convives sur l'herbe verte. (Mc 6 v. 39)
La nouvelle assemblée des hommes devenus fils du Père se multiplia, quels que furent leurs pays, leurs cultures. Elle est semblable à la verdure qui se nourrit directement de la lumière du soleil qui sera créé au quatrième jour, car à l’aube de ce troisième jour qui est la Résurrection de Jésus-Christ, Sa lumière est encore toute jeune, les premiers chrétiens doivent pour se préserver s’enraciner dans l’obscurité du secret.
I-13 Il y eut un soir et il y eut un matin : troisième jour.
Voilà toute l’Œuvre qu’a accomplie le Fils : Il a vaincu la mort et a fait revivre la première gerbe des enfants de Dieu, avec la promesse : "et moi, une fois élevé de terre, j'attirerai tous les hommes à moi." (Jn 12 v. 32)
I-14 Dieu dit: "Qu'il y ait des luminaires au firmament du ciel pour séparer le jour et la nuit ; qu'ils servent de signes, tant pour les fêtes que pour les jours et les années;
Jésus-Christ a institué des hommes et des femmes parmi Son Église avec pour mission de propager Sa Lumière aux yeux de Son nouveau peuple. Ils sont connus par leurs actes et leurs noms sont mentionnés dans nos calendriers.
I-15 qu'ils soient des luminaires au firmament du ciel pour éclairer la terre" et il en fut ainsi.
La mémoire de ce qu’ils ont fait au service de Jésus-Christ est ainsi entretenue au fil du temps pour servir d’exemple et de guides auprès des hommes.
I-16 Dieu fit O les deux luminaires majeurs : O le grand luminaire comme puissance du jour et O le petit luminaire comme puissance de la nuit, et O les étoiles.
Son visage, c'est comme le soleil qui brille dans tout son éclat. (Ap1 v. 16)
Le Verbe du Père a porté Sa Lumière en ce monde en entrant dans ce cycle de vie de la femme, qu’Il a voulu commun avec celui de la lune. Jésus-Christ fut la Lumière de ce monde durant Son incarnation, et Marie reste l’astre qui renvoie à tous ceux qui lèvent les yeux vers le ciel, une lumière que l’on peut soutenir du regard.
Aussi nombreux que les étoiles du ciel sont les saints qui par leur exemple et leur enseignement nous aident à distinguer, dans l'obscurité du monde, la lueur à suivre sans laquelle nous chuterions.
I-17 Dieu les plaça au firmament du ciel pour éclairer la terre,
I-18 pour commander au jour et à la nuit, pour séparer la lumière et les ténèbres, et Dieu vit que cela était bon.
Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le au grand jour ; (Mt 10 v. 27)
Car rien n'est caché qui ne deviendra manifeste, rien non plus n'est secret qui ne doive être connu et venir au grand jour. (Lc 8 v. 17)
I-19 Il y eut un soir et il y eut un matin : quatrième jour.
I-20 Dieu dit: "Que les eaux grouillent d'un grouillement d'êtres vivants et que des oiseaux volent au-dessus de la terre contre le firmament du ciel" et il en fut ainsi.
Dieu n’attribuera pas de nourriture particulière à ces êtres de l’eau et du ciel, contrairement aux animaux terrestres et à l’homme, qui se nourriront d’herbe portant semence. Ces êtres de l’eau et du ciel symbolisent les états d’esprits des hommes auxquels Jésus sera confronté : ceux des abysses froids et ténébreux, qui Le condamneront, comme ceux qui volent déjà dans le ciel et dont les paroles exaltant leur foi Le surprendront d’admiration.
Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent ni ne recueillent en des greniers, et votre Père céleste les nourrit ! (Mt 6 v. 26)
I-21 Dieu créa O les grands serpents de mer et O tous les êtres vivants qui glissent et qui grouillent dans les eaux selon leur espèce, et O toute la gent ailée selon son espèce, et Dieu vit que cela était bon.
Les grands serpents de mer symbolisent l’esprit du mal incarné:
Alors les grands prêtres et les anciens du peuple s'assemblèrent dans le palais du Grand Prêtre, qui s'appelait Caïphe, et se concertèrent en vue d'arrêter Jésus par ruse et de le tuer. (Mt 26 v. 3 et 4)
Quelques exemples supplémentaires d’êtres qui glissent et qui grouillent :
(Lc 17, v. 12 à 19), (Mt 19 v. 16 à 22) …
Quelques exemples d’êtres de la gent ailée :
"Oui, Seigneur ! dit-elle, et justement les petits chiens mangent des miettes qui tombent de la table de leurs maîtres ! " (Mt 15 v. 27)
"Seigneur, reprit le centurion, je ne mérite pas que tu entres sous mon toit; mais dis seulement un mot et mon enfant sera guéri. (Mt 8 v. 8)
I-22 Dieu les bénit et dit : "Soyez féconds, multipliez, emplissez O l'eau des mers, et que les oiseaux se multiplient sur la terre."
"Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs." (Mc 2 v. 17) lesquels sont symbolisés par la profusion des êtres marins appelés à monter des abîmes vers la surface où jaillit la lumière. Ils seront alors tirés de leur monde par le filet du Christ :
Et il leur dit : "Venez à ma suite, et je vous ferai pêcheurs d'hommes." (Mt 4 v. 19)
Les oiseaux, symboles de ceux déjà proches du ciel, sont invités eux aussi à se multiplier là où Christ enseignera. Ces êtres des abysses et du ciel, sont appelés par la bénédiction de Dieu qui distribue Ses Grâces à qui Il veut.
I-23 Il y eut un soir et il y eut un matin : cinquième jour.
I-24 Dieu dit: "Que la terre produise des êtres vivants selon leur espèce: bestiaux, bestioles, bêtes sauvages selon leur espèce" et il en fut ainsi.
Les bestiaux sont aptes à la domestication : ils symbolisent les hommes dociles à écouter la voix de leur Dieu. Les bêtes sauvages peuvent à force de grande patience être accommodées à l’homme : elles symbolisent ceux que Dieu doit « apprivoiser ». Les bestioles quant à elles, représentent les hommes qui s’excluent volontairement du Salut.
I-25 Dieu fit O les bêtes sauvages selon leur espèce, O les bestiaux selon leur espèce et O toutes les bestioles du sol selon leur espèce, et Dieu vit que cela était bon.
Selon le symbolisme établi ci-dessus, nous pouvons reconnaître selon l’ordre établi par ce verset ponctué de trois Signes, Jésus-Christ entouré du bon et du mauvais larron.
Encore une fois, cette analogie avec les animaux ne doit pas pas nous heurter puisque Christ est appelé ICHTUS (poisson), Agneau du sacrifice, Ses disciples appelés pêcheurs d'hommes, etc.
I-26 Dieu dit: "Faisons l'homme à notre image, comme notre ressemblance, et qu'ils dominent sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, les bestiaux, toutes les bêtes sauvages et toutes les bestioles qui rampent sur la terre."
Jésus-Christ, vrai homme et vrai Dieu réalise l’Alliance complète des deux natures, humaine et divine, sur la croix. Il devient l’image humaine parfaite de Dieu, qui reçoit du Père la dignité de Roi de la Création. L’homme au singulier, Jésus-Christ, Se perpétuera au travers de Ses disciples, ceux au pluriel dont la parole dominera le doute pour infuser la Vérité et la Vie aux pécheurs.
I-27 Dieu créa O l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa.
La femme symbolise l’Église, aide assortie à l’homme-Dieu Jésus-Christ
I-28 Dieu les bénit et leur dit: "Soyez féconds, multipliez, emplissez O la terre et soumettez-la ; dominez sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et tous les animaux qui rampent sur la terre."
L’assemblée des enfants de Dieu ainsi bénie et qui a reçu la délégation de procréer a pour mission de répandre auprès des hommes de toute hauteur d’esprit le message dominateur parce que puissant et bienveillant du Salut et de la connaissance du Père transmis par le Fils bien-aimé.
I-29 Dieu dit : "Je vous donne O toutes les herbes portant semence, qui sont sur toute la surface de la terre, et O tous les arbres qui ont des fruits portant semence : ce sera votre nourriture.
La véritable nourriture vient de Dieu. Les herbes et les arbres symbolisent les hommes qui portent et distribuent chacun selon leurs forces et prérogatives la nourriture véritable, qui est le Corps du Christ. Les deux signes semblent nous rappeler Sa Parole lors du Repas où furent partagés le Pain et le Vin « Faites cela en mémoire de moi » (Lc 22 v. 19)
I-30 À toutes les bêtes sauvages, à tous les oiseaux du ciel, à tout ce qui rampe sur la terre et qui est animé de vie, je donne pour nourriture O toute la verdure des plantes" et il en fut ainsi.
La verdure créée au verset 11 et qui ici est attribuée comme nourriture universelle a pour guématrie 26, identique à celle de Yahvé, dont le Nom va apparaître associé à Élohim au verset 4 du prochain chapitre. La verdure a pour particularité de se nourrir directement à la source de la lumière, elle représente donc ceux qui se nourrissent de la Parole du Fils, Lumière venue en ce monde, justifiant le Signe qui la précède.
I-31 Dieu vit tout ce qu'il avait fait : cela était très bon. Il y eut un soir et il y eut un matin : sixième jour.
II-1 Ainsi furent achevés le ciel et la terre, avec toute leur armée.
Il s’agit bien pour Dieu d’avoir pourvu le ciel et la terre en vue d’un combat contre le mal. Le texte hébreu utilise le mot « armée », la traduction grecque des septante le mot « kosmos » qui signifie ordre. Le ciel et la terre sont donc disposés en ordre de bataille en vue de la victoire sur le péché.
II-2 Dieu conclut au septième jour l'ouvrage qu'il avait fait et, au septième jour, il chôma, après tout l'ouvrage qu'il avait fait.
Le septième jour du Fils est samedi de Sa Passion, où Il se repose de tout Son Ouvrage sur terre, dans Son tombeau.
II-3 Dieu bénit O le septième jour et le sanctifia, car il avait chômé après tout son ouvrage de création.
Le septième jour est le seul de chaque journée de création a être accompagné du Signe, car Jésus est le Maître du Sabbat.
II-4 Telle fut l'histoire du ciel et de la terre, quand ils furent créés. Au temps où Yahvé Dieu fit la terre et le ciel,
Pour la première fois dans la Bible, et pour la suite du récit, Dieu est nommé Yahvé Élohim, traduit par Yahvé Dieu ou Seigneur Dieu. Ce Nom est étudié dans la rubrique Yahvé. Il matérialise et certifie l’Accomplissement de l’Œuvre de Rédemption de Jésus-Christ, comme indiqué en préliminaire.
II-5 il n'y avait encore aucun arbuste des champs sur la terre et aucune herbe des champs n'avait encore poussé, car Yahvé Dieu n'avait pas fait pleuvoir sur la terre et il n'y avait pas d'homme pour cultiver O le sol.
Ce verset cité en préliminaire comporte un Signe placé avant « le sol » qui traduit l’incarnation du Christ et l’Accomplissement de Son Œuvre de Rédemption « déjà prête » avant même la chute de l’homme. Car « Il n’y avait pas d’homme pour cultiver le sol » indique que l’homme n’a pas encore été puni de sa faute et donc n’a pas encore péché. La pluie du ciel en attente est l’Esprit Saint que Jésus-Christ enverra à Ses disciples pour les aider à réparer l’être humain.
II-6 Toutefois, un flot montait de terre et arrosait O toute la surface du sol.
Ce que la Bible hébraïque nomme « vapeur », sorte d’exhalaison des profondeurs, à l’opposé de la pluie que Dieu envoie sur la terre, image de l’Esprit Saint, n’est pas de bon augure et me paraît préfigurer ce qu’il advint après le meurtre d’Abel par Caïn :
Yahvé dit à Caïn : "Qu'as-tu fait ! Ecoute le sang de ton frère crier vers moi du sol ! (Gn 4 v. 10) Cette émanation du sol, qui servira à façonner l’homme, le revêtira tel un manteau souillé que seul le Christ, indiqué par le Signe, pourra laver, car toute la surface de la terre sera viciée.
II-7 Alors Yahvé Dieu modela O l'homme avec la glaise du sol, il insuffla dans ses narines une haleine de vie et l'homme devint un être vivant.
Christ, indiqué par le Signe, recrée l’homme, matériellement créé en I-26, pétri de cette glaise humidifiée de péché, avec la Puissance de l’Esprit de Vie. Il s’agit de l’homme rendu réellement vivant par la Rédemption.
II-8 Yahvé Dieu planta un jardin en Eden, à l'orient, et il y mit O l'homme qu'il avait modelé.
Comme l'argile dans la main du potier, qui la façonne selon son bon plaisir, ainsi les hommes dans la main de leur Créateur qui les rétribue selon sa justice. (Ecc. 33 v. 13)
Christ veille sur l’homme qu’Il modèle à Son Image.
II-9 Yahvé Dieu fit pousser du sol toute espèce d'arbres séduisants à voir et bons à manger, et l'arbre de vie au milieu du jardin, et l'arbre de la connaissance du bien et du mal.
Les arbres séduisants et bons à manger illustrent la parole de ceux qu’il est agréable et nourrissant d’écouter pour connaître Dieu. L’arbre de Vie et l’arbre de la connaissance du bien et du mal font l’objet d’un développement dans la rubrique « Péché ».
On retrouve selon l’ordre de citation des arbres dans ce verset, l’image du Christ, arbre de Vie par excellence, entouré du bon (connaissance du bien) et du mauvais larron (connaissance du mal), image déjà évoquée en I-25 avec les animaux.
II-10 Un fleuve sortait d'Eden pour arroser O le jardin et de là il se divisait pour former quatre bras.
Les « quatre bras » se disent textuellement dans la Bible hébraïque « quatre têtes » : c’est ainsi que nous comprenons que les quatre bras symbolisent les quatre Évangiles, issues du même fleuve qui est le Christ et qui vont irriguer le monde.
Et de même qu’un fleuve image le cours du temps qui s’écoule, ceux-ci imagent les quatre millénaires au bout desquels Christ est venu sur terre, et représentent également les quatre étapes d’exil et d’exode du peuple hébreu, à commencer par Abraham associé au premier fleuve le Pishôn.
II-11 Le premier s'appelle le Pishôn: il contourne O tout le pays de Havila, où il y a l'or ;
La racine hébraïque de ce nom signifie « déborder, inonder » Le pays de Havila est localisable soit au nord de la Turquie actuelle, dans la région du Pont, soit au nord du Yémen. Le large espace entre ces deux localisations possibles contient le chemin d’Abraham d’Ur jusqu’à Haran, puis de Canaan, jusqu’au Negeb.
II-12 l'or de ce pays est pur et là se trouvent le bdellium et la pierre de cornaline.
Le bdellium est une résine d’origine végétale qui en brûlant produit une odeur agréable, semblable à celle de la myrrhe. La guématrie de ce mot est 26, comme celle de Yahvé. Le bdellium est utilisé pour décrire la manne, nourriture du Ciel en (Nb 11 v. 7). Myrrhe, Yahvé, manne, voilà trois associations qui complètent celle de l’or pur et qui illustrent l’incarnation de notre Dieu, Pain véritable descendu du ciel en vue de la Rédemption attestée par le Nom Yahvé, honoré dès Sa naissance par les Mages.
Concernant la pierre, trois termes sont utilisés :
Cette multiplicité de couleurs n’est pas destinée à confondre notre compréhension, mais nous enseigne que les hommes ayant écrit ou traduit la Bible au service de Dieu Lui rendent Gloire même inopinément ; en effet, ces trois couleurs rappellent les trois étapes de la Genèse de la Rédemption :
noir veiné de blanc : séparation de la lumière d’avec les ténèbres,
vert : couleur de l’Apostolat (voir I-11)
rouge : couleur du Sacrifice du Christ
II-13 Le deuxième fleuve s'appelle le Gihôn : il contourne O tout le pays de Kush.
Le pays de Kush correspondait au sud de l’Égypte, et le seul fleuve amené à le contourner est le Nil. Ce fleuve renvoie à l’Égypte, premier lieu d’exil et d’exode du peuple hébreu, installé auprès de Joseph, fils de Jacob, jusqu’à sa sortie sous la houlette de Moïse.
II-14 Le troisième fleuve s'appelle le Tigre : il coule à l'orient d'Assur. Le quatrième fleuve est l'Euphrate.
Le Tigre représente le second exil du peuple hébreu avec la déportation des dix tribus du nord vers l’Assyrie où coule précisément le Tigre. Le fleuve Euphrate, représente le troisième exil du peuple hébreu avec la déportation du royaume du sud vers Babylone. Ce fleuve est le seul parmi les quatre à être cité deux fois dans l’Apocalypse de Jean (Ap. 9 v. 14) et (Ap. 16 v. 12) ce qui nous indique que deux millénaires suivront après les quatre premiers qui ont annoncé le temps de la venue du Christ, pour former les six millénaires accordés aux hommes en correspondance avec les six jours de la Création (voir la rubrique ATteNTe courte)
II-15 Yahvé Dieu prit O l'homme et l'établit dans le jardin d'Éden pour le cultiver et le garder.
Éden guématrie 34, identique à celles de esprit, arbre, nom, vigne, lumière, mouton, ovin, (animaux sacrifiés) mots qui sans conteste évoquent le Christ.
D’autre part, la rubrique « Shaddaï », explicite le mot « témoin », formé par les deux premières lettres du mot Éden, « ayin » et « dalet » et la rubrique « Noël » rapporte que la lettre noun, ici finale du mot « Éden », symbolise le Christ ; Éden, outre son premier sens de « volupté, délices » s’interprète donc comme « témoin du Christ ! » Le jardin d’Éden, n’est donc pas autre chose que la terre habitée par les témoins du Christ.
II-16 Et Yahvé Dieu fit à l'homme ce commandement : "Tu peux manger de tous les arbres du jardin.
II-17 Mais de l'arbre de la connaissance du bien et du mal tu ne mangeras pas, car, le jour où tu en mangeras, tu deviendras passible de mort."
Je renvoie le lecteur au développement concernant l’arbre de la connaissance du bien et du mal dans la rubrique Péché. Bien que l’homme décrit ici soit l’homme concerné par la Rédemption, gardé dans le jardin d’Éden qui est la préfiguration du Paradis, de la Jérusalem céleste, il demeure fragile et susceptible de l’attaque du mal jusqu’à l’avènement du Retour du Christ et du Jugement Dernier.
II-18 Yahvé Dieu dit : "Il n'est pas bon que l'homme soit seul. Il faut que je lui fasse une aide qui lui soit assortie."
Afin de protéger l’homme des attaques pernicieuses du serpent caché dans l’arbre de connaissance du bien et du mal, Dieu décide de le doter d’une multitude de compagnons spirituels, une Assemblée, l'Église du Christ.
II-19 Yahvé Dieu modela encore du sol toutes les bêtes sauvages et O tous les oiseaux du ciel, et il les amena à l'homme pour voir comment celui-ci les appellerait : chacun devait porter le nom que l'homme lui aurait donné.
Ces compagnons sont les bêtes sauvages, qui sont susceptibles d’être apprivoisées, comme nous l’avons vu au chapitre I-24, et qui représentent ici me semble-t-il les êtres de l'intelligence : les sciences, les techniques, les arts; quant aux oiseaux ils imagent les spiritualités, déjà proches de Dieu.
II-20 L'homme donna des noms à tous les bestiaux, aux oiseaux du ciel et à toutes les bêtes sauvages, mais, pour un homme, il ne trouva pas l'aide qui lui fût assortie.
C’est l’homme qui nommera toutes les techniques, tous les arts. Les bestiaux qui réapparaissent ici représentent comme déjà évoqué en I-24 les hommes dociles à écouter la voix de Dieu, ce qui me paraît correspondre aux philosophes. Mais l’homme n’est pas un être qui se contente d’art, de science de technique et de philosophie, Dieu devra intervenir sur l’homme lui-même pour créer son ultime Chef d’Œuvre : la femme, symbole de l’Église, épouse de Dieu.
Au sens matériel de la Création, ce passage condamne l’abomination de la théorie de l'évolution qui envisage la parenté de l'homme d’avec le singe : Dieu créa l'homme après les animaux qu'Il lui présenta, mais aucun ne lui fut assorti, en voilà la première réfutation. Pour créer la femme, Dieu prit de l'homme, voilà la seconde. Le prophète Élie reformulerait aux croyants adeptes de cette théorie les mots qu’il prononça devant le peuple idolâtre :
AT : "Jusqu'à quand clocherez-vous des deux jarrets ? Si Yahvé est Dieu, suivez-le ; si c'est Baal, suivez-le." Et le peuple ne put rien lui répondre. (1 R 18 v. 21)
II-21 Alors Yahvé Dieu fit tomber une torpeur sur l'homme, qui s'endormit. Il prit une de ses côtes et referma la chair à sa place.
Venus à Jésus, quand ils virent était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais l'un des soldats, de sa lance, lui perça le côté et il sortit aussitôt du sang et de l'eau. (Jn 19 v. 34)
II-22 Puis, de la côte qu'il avait tirée de l'homme, Yahvé Dieu façonna O une femme et l'amena à l'homme.
La femme associée au Signe est l’Église du Christ, Son Épouse
II-23 Alors celui-ci s'écria : "Pour le coup, c'est l'os de mes os et la chair de ma chair ! Celle-ci sera appelée "femme", car elle fut tirée de l'homme, celle-ci !"
Rien ne pouvait contenter davantage l'homme que cette femme qui image l’Église, au sein de laquelle peut se célébrer le mariage avec son Dieu. L’Église du Christ est Son Corps, parce qu’elle a été tirée de Sa chair, « nouvelle Ève sortie de son côté transpercé sur la croix », ainsi que les Pères l’avaient déjà si bien formulé.
Le Père a constitué Son Fils au sommet de tout, Tête pour l'Église, laquelle est Son Corps
(Ep 1 v. 22 et 23)
II-24 C'est pourquoi l'homme quitte O son père et O sa mère et s'attache à sa femme, et ils deviennent une seule chair.
Prendre conscience de l’appartenance à un seul corps, celui de Jésus-Christ, c’est laisser de côté les traditions d’avant Sa venue, c’est accepter de participer chacun selon les dons reçus à la vie de tout ce qui fait ce corps, c’est vivre la joie d’une harmonie pour laquelle l’être humain a été créé, à savoir exister au sein même de Dieu.
Jésus quitta Son Père et Sa Mère pour s’unir à Son Épouse, l’Église, dont nous sommes les membres.
II-25 Or tous deux étaient nus, l'homme et sa femme, et ils n'avaient pas honte l'un devant l'autre.
C’est le faux-semblant démasqué qui produit la honte, ainsi pour le premier couple qui s’aimait également de corps et d’esprit tout en connaissant que Dieu est à l’origine de tout leur être, n’existait aucun simulacre. Le serpent va apprendre à Ève que le corps aussi peut être aimé jusqu’à l’idolâtrie, jusqu’à ne plus aimer ni l’âme de l’autre, ni Dieu, qui avait voulu que l’engendrement soit cet instant où culmine l’amour entre l’homme et la femme, pour être offert à Son Esprit, en un acte partagé de création qui est ici la procréation de l’espèce humaine, la multitude en devenir des enfants du Père. Transposée au symbolisme de la Rédemption, cette absence de honte signifie que l’homme et son Église ne doivent établir une relation humble, sans ambiguïtés, dépouillée de tous ces vêtements de l'intelligence et de l'orgueil, dénuée de tous les calculs hypocrites, confiante en l'autre, patiente, respectueuse et aimante.
Le Fils de Dieu ne pouvait S’incarner qu’au sein de la Vierge Marie, qu'Il a rendue toute pure, image de la nouvelle Ève, épouse de Joseph, tout chaste, image du nouvel Adam, tous deux définitivement exempts de ce péché primordial de la concupiscence.
La véritable relation à Dieu ou religion est de croire en la solidité de ce fil d’Amour, et d’être persuadé que notre œuvre sur terre est de le parcourir en perpétuel équilibre sur tout son déploiement, avec notre humilité comme filet, les sourires de nos frères et sœurs comme encouragements, notre joie comme applaudissement.