Péché


Cette rubrique voit le jour en la fête de Sainte Marie Madeleine (22 juillet)

 

AT: Alors Yahvé Dieu fit tomber une torpeur sur l'homme, qui s'endormit. Il prit une de ses côtes et referma la chair à sa place. Puis, de la côte qu'il avait tirée de l'homme, Yahvé Dieu façonna O une femme et l'amena à l'homme.

(Gn.2 v. 21 et 22) (O : voir rubrique "Le Signe")


NT: Une fois réveillé, Joseph fit comme l’Ange du Seigneur lui avait prescrit; il prit chez lui sa femme. (Mt.1 v. 24)


Table de vérité de la justice

Que détient Dieu ? La vérité

Que demandait Dieu à l’homme dans le jardin d’Éden ?  L’obéissance de ne pas manger d’un fruit.

Voici la « table de vérité » de la justice.

Ainsi, l’homme éclairé par l’Esprit de vérité de Dieu peut œuvrer en ce monde au service de la justice, en obéissant à la vérité ou en désobéissant au mensonge. (Cases munies de 1)


La femme séduite par la proposition du serpent n’était pas en mesure d’y déceler vérité ou mensonge, puisque c’était précisément le don que lui promettait d’acquérir le tentateur au travers du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal.

Peut-être a-t-elle pu penser : « mangeons-en de façon à déceler si ce que dit le serpent est vérité ou mensonge… » Au risque de manquer à l’obligation d’obéissance… la vertu du fruit défendu a fait son effet, à ce titre le tentateur n’a pas menti puisqu’elle fut en mesure de conclure : « ...le serpent m’a trompée... » (Gn.3 v. 13).

Comment est-elle parvenue à cette conclusion puisque le serpent lui a annoncé une chose véritable, à savoir que ses yeux s’ouvriraient pour déceler le bien du mal ? Elle a compris que discerner ces deux états ne menait à rien en tant que tel : encore fallait-il en tirer l’application pratique pour l’homme, que Dieu seul est en mesure de mettre en œuvre, sous la forme de commandements appropriés.


La réparation

Cet enseignement sur la nécessité de l’obéissance est  rappelé par Dieu à la femme : « ...ton mari dominera sur toi » (Gn.3 v. 16)

Jésus-Christ, Fils de l’homme, ne pouvait que reprendre à Son compte cette vertu d’obéissance, ce qu’Il a accompli jusqu’à Son dernier souffle.


AT : « … c’est avec peine que tu enfanteras des fils… » (Gn.3 v. 16)


NT : …elle est enceinte et crie dans les douleurs de l’enfantement (Ap. 12 v. 2)

« Avec peine » dans le texte hébreu se lit « béeétsev »

Nous reconnaissons dans le milieu de ce mot la graphie de l’arbre :

Se lit « ets », cf. la rubrique 25- « le niveau de l’homme » avec la précision que ce mot s’écrirait avec un « tsadé final qui s'allongerait vers le bas.


La nouvelle Ève sera Marie, qui enfantera douloureusement l’Église, don du Christ Rédempteur sur l’arbre de la croix.

Il fallait une compagne qui soit assortie à l’homme, Dieu créa la femme du côté de l’homme endormi, Jésus endormi de la mort sur la croix fit jaillir l’Église de Son côté ouvert, comme l'enseigne la Tradition chrétienne.

Il fallait un homme obéissant en tout à Dieu, Jésus a accompli tous les commandements du Père.

Il fallait un homme revêtu des dons de Dieu pour discerner la vérité du mensonge en toute chose et traduire cette science en commandements pour l’homme, Jésus empli de l’Esprit Saint reçut du Père tout pouvoir sur terre comme au ciel.


Jésus Christ est le véritable gouvernement de l’homme par l’homme et pour l’homme !

Le péché originel


AT : Yahvé Dieu fit pousser du sol toute espèce d'arbres séduisants à voir et bons à manger, et l'arbre de vie au milieu du jardin, et l'arbre de la connaissance du bien et du mal. (Gn 2 v. 9)


Il est clairement indiqué que l’arbre de vie se trouvait au milieu du jardin.


AT : La femme répondit au serpent : "Nous pouvons manger du fruit des arbres du jardin. Mais du fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n'en mangerez pas, vous n'y toucherez pas, sous peine de mort." Le serpent répliqua à la femme : "Pas du tout ! Vous ne mourrez pas ! Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront et vous serez comme des dieux, qui connaissent le bien et le mal." La femme vit que l'arbre était bon à manger et séduisant à voir, et qu'il était, cet arbre, désirable pour acquérir le discernement. Elle prit de son fruit et mangea. Elle en donna aussi à son mari, qui était avec elle, et il mangea. Alors leurs yeux à tous deux s'ouvrirent et ils connurent qu'ils étaient nus ; ils cousirent des feuilles de figuier et se firent des pagnes. (Gn 3 v. 2 à 7)


L’arbre de la connaissance du bien et du mal se trouvait donc également comme l’arbre de vie au milieu du jardin.



AT: Et Yahvé Dieu fit à l'homme ce commandement: "Tu peux manger de tous les arbres du jardin. Mais de l'arbre de la connaissance du bien et du mal tu ne mangeras pas, car, le jour où tu en mangeras, tu deviendras passible de mort." (Gn 2 v. 16 et 17)


Que représentent donc ces arbres tous deux placés au même endroit, « au milieu du jardin » ? L’auteur de ce récit, pour ne choquer aucun esprit de quelque âge et nature incarnée que ce soit, a usé de pudicité poétique pour expliquer l’origine profonde et primordiale du premier péché. L’homme, si nous l’assimilons à un jardin, comporte en effet en son milieu l’arbre de vie, son organe sexuel en érection, pour perpétuer l’espèce humaine. Si cet arbre peut porter de bons fruits, que sont les enfants, il peut aussi comme nous allons le voir dégénérer en devenant arbre de la connaissance du bien et du mal. Il s’agit donc bien du même arbre qui peut devenir l’un ou l’autre, selon l’usage que l’homme en fait.


« Manger de » signifie « consacrer du temps à faire sien », comme l’action de manger nécessite du temps et transforme l’aliment en une partie de nous. Lorsque Dieu donne à l’homme le commandement de se multiplier, il s’agit bien d’un ordre, supposant une tâche. Une tâche est une action que l’on effectue selon l’obligation fixée de l’accomplir. Elle nécessite un temps que l’on estime raisonnable. Bref, « multipliez-vous » présume tout le contraire du déroulement d’une relation amoureuse telle que l’esprit humain moderne la conçoit, où la recherche du plaisir importe d’autant plus que le temps n’est pas compté. Il est intéressant de constater que subsiste, chez l’humain moderne, l’écho de ce devoir utilitaire intimé au premier couple, au travers de l’extrême fugacité de la jouissance clôturant l’acte sexuel.


AT: Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs que Yahvé Dieu avait faits... (Gn 3 v. 1)


Le serpent représente le besoin ressenti du fond de la nature vivante chez tous les animaux de procéder à l’acte sexuel. La ruse du serpent s’entend de la nécessité pour les mâles d’accomplir leur devoir de procréation, et à cette fin de recourir à des stratagèmes pour attirer et s’accoupler à la femelle. Ève, contemplant l’organe sexuel en érection d’Adam, fait « parler » ce serpent et fait goûter à son partenaire la séduisante transformation de l’acte commandé et utilitaire de « l’arbre de vie » au travers de préliminaires, de jeux, de préludes, durant lesquels le couple savoure tous les ressentis langoureux, où le temps n’a plus prise : « l’arbre de vie » se change en celui de la connaissance du mal, parce que la créature relègue son Dieu pour se faire dieu, comme l’a promis le serpent et se vénère elle-même, engendrant aux yeux du Créateur la pire des abominations : l’idolâtrie. Dieu dira plus tard de Lui-même à Moïse :


AT : Tu ne te prosterneras pas devant un autre dieu, car Yahvé a pour nom Jaloux : c'est un Dieu jaloux. (Ex 34 v. 14)


Adam et Ève ressentirent, aussitôt après leur oblation faite par et pour leur corps selon le rite du serpent, un apaisement, un vide centré sur les organes qui ont mené la danse. Le sentiment de nudité leur devint d’autant perceptible et insupportable que le souvenir de leur désobéissance envers Dieu enfanta le fruit du remord.


AT : Alors leurs yeux à tous deux s'ouvrirent et ils connurent qu'ils étaient nus; ils cousirent des feuilles de figuier et se firent des pagnes. (Gn 3 v. 7)


Au sujet du figuier, voir le passage qui lui est consacré dans la rubrique  "Alphabet".


AT : Alors Yahvé Dieu dit au serpent : "Parce que tu as fait cela, maudit sois-tu entre tous les bestiaux et toutes les bêtes sauvages. Tu marcheras sur ton ventre et tu mangeras de la terre tous les jours de ta vie. (Gn 3 v. 14).


La reproduction animale, si elle demeure au titre de la nécessité, voit son statut abaissé au ras du sol. S’il s’était agit d’un véritable être nuisible, Dieu l’aurait détruit. Puis au verset suivant : 


AT : « Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ton lignage et le sien. Il t'écrasera la tête et tu l'atteindras au talon. »


La femme sera bien plus méfiante que l’homme vis-à-vis de la sexualité, laquelle restera durant de longues générations un tabou. Mais elle aura toujours prise sur la faiblesse humaine que symbolise le talon.


AT : À l'homme, Dieu dit : "Parce que tu as écouté la voix de ta femme et que tu as mangé de l'arbre dont je t'avais interdit de manger, maudit soit le sol à cause de toi ! A force de peines tu en tireras subsistance tous les jours de ta vie. Il produira pour toi épines et chardons et tu mangeras O l'herbe des champs. (O :  voir rubrique "Le Signe")

A la sueur de ton visage tu mangeras ton pain, jusqu'à ce que tu retournes au sol, puisque tu en fus tiré. Car tu es glaise et tu retourneras à la glaise." (Gn 3 v. 17 à 19)


Dieu donne à l’homme un premier salut par la contrainte du travail indispensable pour sa survie ; cette charge immense éloignera de sa pensée et de sa force physique maintes tentations de la chair en lien avec cette connaissance acquise « du bien et du mal ».


AT : Puis Yahvé Dieu dit : "Voilà que l'homme est devenu comme l'un de nous, pour connaître le bien et le mal ! Qu'il n'étende pas maintenant la main, ne cueille aussi de l'arbre de vie, n'en mange et ne vive pour toujours !" (Gn 3 v. 22)


Ce détail montre que Dieu avait pour projet initial de faire que l’homme se multiplie éternellement et vive éternellement par « l’arbre de vie ». En chassant l’homme d’Éden, Dieu nous montre que cette reproduction humaine ne sera plus celle de l’arbre de vie éternelle, mais que les générations humaines seront limitées. Dieu déploiera alors le projet de Salut de l’humanité en Se faisant connaître sur terre par Son Verbe incarné en Jésus-Christ.

 

Épilogue

Ce commandement de ne pas consommer le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal nous montre à quel point Dieu aime être aimé des hommes et laisse entendre combien Il considère que l’être humain est le chef-d’œuvre de la Création, au point de lui intimer l’ordre que tout autre plaisir que celui d’aimer son Dieu ne le captive et ne l’accapare.


AT : Tu aimeras O Yahvé ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton pouvoir. (Dt 6 v. 5) (O : voir rubrique "Le Signe")


NT : Jésus lui dit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit : voilà le plus grand et le premier commandement.

Le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

À ces deux commandements se rattache toute la Loi, ainsi que les Prophètes. » (Mt 22 v. 37 à 40)